Ceci est mon quatrième article post-mortem sur la fabrication de roues de fingerskate.
Pendant la phase de prototypage, la première étape consiste à designer une pièce "mâle" qui sera utilisée pour fabriquer le moule en silicone des roues (pièce femelle). Ce moule sera ensuite utilisé pour couler la résine et fabriquer les roues.
Obtenir sa première pièce
Les roues de fingerboard coulées en résine proviennent quasiment toute du même procédé : l'impression résine. Les imprimantes résine ont une précision de 0.5 à 0.01mm, parfait pour la taille des roues de fingerboard. Certaines imprimantes sont plus précises que d'autres, la taille de l'écran et sa résolution jouent sur la précision et sur la qualité finale des pièces. Pour ma part, je suis parti sur la Creality Halot R6 car compacte, peu chère. L'écran n'a pas une grande résolution (2K) mais celui-ci étant très petit la taille des pixels est assez petite pour permettre l'impression de pièces précises.
Trouver le format de pièce qui vous convient
Avec plus de 80 prototypes, j'ai pu expérimenter sur la manière la plus optimale d'imprimer ces microscopiques pièces. Il faut savoir que l'impression résine est dangereuse pour la santé, les vapeurs sont cancérigènes, et la résine non durcie est dangereuse pour les êtres vivants et l'environnement.
Ainsi le nettoyage des pièces et de l'espace de travail doit être une priorité, et designer ses pièces avec ce paramètre en tête peut vous faire gagner beaucoup de temps !
Imprimer ses roues à l'unité
Imprimer ses pièces à l'unité (c'est à-dire séparément sur la plaque d'impression), est une possibilité. C'est une solution que j'ai employée sur une vingtaine de prototypes.
Avantages :
- Nettoyer les roues de toute résine / alcool après impression est très facile
- Permet de se rendre compte du rendu de la roue, sa forme, dimensions etc...
Désavantages :
- Très laborieux à nettoyer, pièce par pièce. Quand on imprime 3 prototypes à la fois, c'est très couteux en temps, et donc plus de risque de contamination.
- Quand on as beaucoup de prototypes, très difficile de suivre à quelle génération appartient les roues car les différences sont microscopiques. Faire tomber ses prototypes ou mélanger les pièces revient à s'y perdre très vite !
Imprimer ses roues avec un support "plaque"
C'est la méthode la plus répandue, on design une plaque, sur lesquels on vient poser les roues. A l'impression les roues sont collées à la plaque et ne bougent pas. Chaque version de prototypes se résume à un objet, plutôt qu'à plusieurs roues éparpillées. On peut même ajouter un texte à la plaque pour savoir à quelle version du prototype on à affaire ! Il faut juste bien penser à inverser en miroir le texte, pour qu'il soit lisible sur le moule silicone
Avantages :
- Une seule pièce par prototype, pas de risque de mélanger les roues
- Facilité de manipulation, et donc facilité de nettoyage
- Facile à mettre en place pour couler le moule silicone, pas de risque qu'une roue bouge pendant le coulage.
Désavantages :
- Si les roues ont un biseau sur l'arrière, il est parfois difficile de bien nettoyer la partie entre la roue et la plaque.
Le format de moule idéal
Le wheel making, c'est pas facile, et les prototypes vont se multiplier. Ainsi avoir un format de moule facile à fabriquer est important.
Quand on coule le silicone autour des pièces mâles, il faut un contenant. Traditionnellement, le contenant à silicone est fabriqué en bois, ou plastique, et serré avec des boulons, clous ou vis. Cette méthode fonctionne mais est laborieuse et longue à mettre en place et à utiliser au quotidien.
Une solution est de créé un contenant imprimé en 3d, qui peut accueillir facilement la / les pièce(s) mâle(s). Dans mon cas mon contenant consistait en 2 murs imprimés en 3d, que je venais serrer l'un contre l'autre avec un élastique. La plaque de la pièce mâle sert comme face "basse", celle-ci est pourvue d'un rebord qui permet de poser les murs et les empêchent de bouger lors de la coulée.